VOUS AVEZ OUBLIÉ VOS IDENTIFIANTS ?

Dans un objectif d’accessibilité à tous et d’émancipation, la médiation culturelle d’Ancrages s’inspire des principes de la Convention de Faro portant sur le patrimoine intégré, de la Convention de Fribourg relative aux droits culturels et des valeurs de l’Éducation populaire. Au-delà d’une valorisation de l’histoire locale, Ancrages valorise les angles morts de l’histoire et de la sociologie

Notre travail explore les thèmes suivants :

La commune de Marseille a toujours défendu son indépendance. Son histoire politique, culturelle et sociale permet de réfléchir à la spécificité de la ville d’hier et d’aujourd’hui, notamment dans la dynamique du développement de l’agglomération Marseillaise.

Marquée par l’industrialisation massive de son territoire, Marseille a longtemps affirmé avec fierté son identité ouvrière. Alors que les traces de cette histoire s’effacent, il est devenu nécessaire de travailler sur la transmission de la mémoire sociale ouvrière et de l’héritage industriel pour les faire prendre en compte dans le projet urbain.

Femmes immigrées, ouvrières, militantes, les parcours des femmes restent invisibilisées dans les travaux historiques, mais émergent de la mémoire collective par la force des témoignages et des récits. Ancrages milite pour la reconnaissance du matrimoine culturel comme outil critique et de réappropriation culturelle et sociale.

L’expérience migratoire caractérise l’histoire du peuplement de Marseille, dont la croissance démographique rapide a accompagné le développement industriel. L’anthropologie urbaine et l’histoire sociale de l’immigration éclairent les enjeux du dialogue interculturel.

La réflexion sur l’héritage colonial et la réalité postcoloniale se heurte toujours à de fortes réticences. Face aux demandes sociales de mémoires et au renouveau historiographique de l’histoire coloniale et postcoloniale, il s’agit d'éclairer les ressources disponibles sur l’histoire coloniale, ainsi que les empreintes dans l’espace urbain et narratif de la ville(conquête, colonisation et décolonisations). Une meilleure compréhension du lien entre esclavage et colonialisme, et des raisons pour lesquelles il faut les aborder ensemble, d’autant plus que l’expansion coloniale en Afrique à la fin du XIX e siècle et au début du XX e a été justifiée, pour une grande part, par les besoins de la répression de la traite négrière : aux yeux des contemporains, les deux phénomènes étaient plutôt opposés qu’associés.

Les actions d’Ancrages s’articulent autour de trois objets de lutte, transversaux et complémentaires :

Dans un contexte de généralisation des discours toxiques de haine, de racisme et cyber-harcèlement, nous œuvrons pour une meilleure sensibilisation des jeunes et des équipes éducatives à travers la création et diffusion d’outils pédagogiques.

Par une mise en perspective historique, nous portons sur ces phénomènes une analyse critique nous invitant à la déconstruction de représentations et imaginaires collectifs qui tendent à renforcer une idéologie basée sur la hiérarchie de “races”.

Les stéréotypes de genre constituent un obstacle à la réalisation d’une véritable égalité entre les femmes et les hommes et favorisent la discrimination fondée sur le genre. Toute discrimination se décline différemment selon s’il se conjugue au masculin ou au féminin.

À l‘occasion notamment de la célébration du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, et de la dynamique portée localement autour des enjeux de l‘égalité femmes/hommes, Ancrages revendique son expertise dans le champ de la lutte contre le sexisme. Travaillant au croisement des mécanismes discriminatoires pour mieux aborder et identifier leurs spécificités, leurs conséquences, les types de violence qu’ils engendrent, Ancrages se mobilise pour développer des stratégies de prévention.

Nous avons pour vocation de transmettre un récit commun de la ville, construit à plusieurs voix à partir des archives, des mémoires des habitants et des travaux des chercheurs associés. Dans une démarche participative, la narration est collective : habitants, migrants, professionnels sont invités à prendre part à la narration du territoire.

Ancrages prend en compte en priorité la parole des habitants, d’où l’importance de la collecte de mémoire orale pour enrichir les archives, la place accordée par les chercheurs à la conduite d’entretiens et la participation des publics dans l’action culturelle et la médiation. Nos projets culturels sont également marqués par le décloisonnement entre le réel et le fictionnel, l’objectivité scientifique et l’appel à l’imaginaire, le juste récit historique et la mémoire fabulatrice.

Pour ce faire, le développement de partenariats avec des habitants, auteurs, artistes et chercheurs s’inscrit dans notre approche plurielle et notre méthodologie d’action à venir. En travaillant à faire connaître et reconnaître les cultures des marseillais, Ancrages contribue à la cohésion sociale : « faire société » à partir du partage des mémoires et de la compréhension du « vivre ensemble » dans les villes d’aujourd’hui.

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