La 20ᵉ édition du Festival Tamazgha, qui se tiendra du 11 au 14 juin 2025, célèbre deux décennies d’engagement en faveur de la mémoire, de la création et de la transmission des cultures amazighes en exil. La programmation, riche et éclectique, alternera ateliers, conférences et concerts, offrant au public une plongée vivante dans un patrimoine en constante évolution.
L’année 2025 s’annonce comme une année faste pour les cultures amazighes à Marseille. Deux expositions majeures viennent en attester : Amazighes, au MuCEM, et Tatouage. Histoires de la Méditerranée, présentée au Centre de la Vieille-Charité par les Musées de Marseille. Dans ce contexte particulièrement favorable, l’association Sud Culture obtient enfin la reconnaissance institutionnelle qu’elle mérite, en tant que porteuse d’un festival professionnel valorisant les cultures amazighes en diaspora. Depuis sa création en 2005, le Festival Tamazgha s’est imposé comme un rendez-vous incontournable pour les passionnés des cultures nord-africaines, et plus particulièrement amazighes. Sa participation remarquée à la Nuit des Musées le 17 mai dernier, avec le concert d’Akli D et de la troupe Idebalen a illustré avec éclat l’intérêt croissant pour ces cultures à Marseille.
Une articulation renforcée entre transmission et création
Cette édition anniversaire consolide plus que jamais l’articulation entre transmission des savoirs traditionnels et valorisation des formes artistiques contemporaines, dans la droite ligne des engagements portés par Sud Culture depuis 2005. L’association s’attache à promouvoir une plateforme d’expression partagée, mêlant artistes confirmés et amateurs, créant ainsi un espace fertile pour les dialogues intergénérationnels et interculturels. Elle soutient également la transmission des traditions tout en encourageant les métissages artistiques contemporains.
Une grande soirée musicale pour fêter les 20 ans
Le temps fort du festival aura lieu le samedi 14 juin à 21h au Théâtre de la Sucrière (246 rue de Lyon, 13015 Marseille), avec une soirée musicale réunissant des artistes de renom, à la croisée des traditions amazighes et des musiques actuelles. Avec Yelli Yelli, voix féminine singulière, mêle le kabyle des chansons de son enfance aux sonorités électroniques de son époque et aux guitares rock qui constituent son univers musical. Le groupe Ideflawen, emblème de la chanson amazighe engagée, offre une œuvre poétique et réflexive, enracinée dans l’histoire mais tournée vers l’avenir. Si Moh, auteur-compositeur-interprète kabyle, chante une poésie intime, portée par une voix vibrante d’émotions. Par la beauté de ses textes et la douceur de sa musique, il a su conquérir un large public.
Djaffar Aït Menguellet, formé dans l’orchestre de son père, le grand Lounis Aït Menguellet, s’est imposé par son propre style. Il compte déjà six albums mêlant profondeur poétique et richesse mélodique. Hamid Matoub, originaire du village de Taourirt Moussa Ouamar, tout comme son cousin Matoub Lounès, s’inscrit dans une lignée d’artistes majeurs de la région des Ath Douala – une terre qui a vu naître de grandes voix comme Chérif Hamani, Zedek Mouloud, Malika Domrane, parmi tant d’autres. Cette soirée s’annonce à la fois dense, festive et chargée d’émotions.
La programmation de cette 20ᵉ édition alterne pratiques amateures et propositions artistiques professionnelles :
Atelier d’initiation à la pratique musicale (piano, mandole, guitare, cajón, derbouka), de calligraphie amazighe et conférence de Farida Aït Ferroukh sur la trajectoire musicale Méditerranéenne. C’est bien la chanson kabyle dans des contextes de crise et de migration qui seront mis en lumière à l’occasion de cette 20ème édition.
Pour en savoir plus sur le programme et réserver vos places, rendez-vous sur le site officiel de l’association Sud Culture : sudculture.org