A l’initiative du Musée d’Arts Africains, Océaniens et Amérindiens (MAAOA) et du Laboratoire TELEMMe (AMU), le colloque Ports et territoires méditerranéens : circulation des biens culturels, constitution des collections extra-européennes (XVIIe-XXIe siècles) se tient du 22 au 24 octobre 2025 au Centre de la vieille-Charité.

Réunissant chercheurs, conservateurs et artistes, l’événement propose de plonger au cœur d’une question brûlante : comment « traiter » le patrimoine colonial, ses objets, ses récits et ses empreintes dans l’espace public et est largement ouvert à tous.tes.

Evoquant les matérialités, les circulations, et les héritages à l’occasion de plusieurs table-rondes, il propose une plongée dans l’histoire des collections, de leur constitution aux enjeux actuels de transmission et de restitution.

Derrière les vitrines, des histoires complexes et invisibilisées…

Au fil des interventions et d’études de cas, le public pourra découvrir la genèse de collections venues d’Afrique, d’Océanie ou dits amérindiens… Des catégories coloniales, qui rappellent le contexte de collecte puisque ces objets ont souvent été arrachées à leur contexte d’origine pour être exposées à Marseille ou ailleurs selon les logiques impériales d’hier.

Seront évoquées les collections d’Océanie du musée du quai Branly-Jacques Chirac ou celles des antiquités orientales au XXe siècle du Musée du Louvre, enfin, l’exemple du Musée d’Arts Africains, Océaniens, Amérindiens sera approfondi à l’aune des questionnements contemporains.

Les conférenciers ont prévu d’aller au-delà de la recherche de provenance, pour développer les enjeux du présent.

Si la présence des objets apparait comme problématique ici, leur absence l’est tout autant dans les pays de provenance. Quel a été l’impact de cette extraction massive a produite sur les sociétés de provenance ? Au-delà de la perte des objets, qu’en est-il des savoir-faire et des usages qui les accompagnaient ? Faut-il restituer des œuvres ? Comment donner la parole à ceux dont l’histoire a été trop longtemps confisquée ?

Du port de Beyrouth à la rue de la Charité, ce sont aussi les circulations contemporaines qui s’invitent au débat. Ateliers participatifs et balades urbaines montrent comment les héritages coloniaux résonnent dans Marseille aujourd’hui, de ses musées à ses quartiers populaires, en passant par les salons de coiffure devenus espaces de réparation et de mémoire vivante. Les afrodescendants prennent la parole pour briser le silence, sur scène comme dans la rue, et réclament leur place dans la fabrique patrimoniale. Riche de regards croisés et de formats innovants, ce colloque n’entend pas seulement revisiter l’histoire : il invite à repenser la gouvernance des collections, la légitimité des institutions et la place des citoyens dans la construction d’un patrimoine commun enfin partagé.

Du 22 octobre 14h au 24 octobre 12h Entrée libre dans la limite des places disponibles.

CONTACT : exocmed@gmail.com