Dans le cadre des rencontres professionnelles Babel Music XP, Ancrages anime la conversation Marseille, Port d’attaches des musiques du monde ? Avec Élodie Le Breut, directrice de l’AMI (Aide aux Musiques innovatrices, Marseille), Amine Soufari, compositeur et chef d’orchestre, Issiaka Kouyate, directeur artistique du festival Nuits des Griots, Manu Théron, programmateur du Pôle des musiques du monde à la Cité de la musique de MarseilleBenjamin Mélia, compositeur et tambourinaïre.

Les musiques méditerranéennes constituent un héritage précieux et Marseille, ville-monde, est le terroir dynamique de la diversité d’expressions artistiques au croisement des musiques régionales et des musiques dites du monde : l’échange consistera à réinterroger l’appellation comme les réalités professionnelles qu’elles recouvrent. 

Marseille est le port d’attache et de création du savant mélange de répertoires à la fois enracinés et circulatoires. Autour de l’enjeu de mondialité culturelle, Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille en charge de la Culture, aime à rappeler le rôle essentiel des musiques du monde comme langage universel de coopération. Dans un contexte de regain des tensions et d’incertitudes géopolitiques, les acteurs du monde artistique animent des dynamiques de créations artistiques comme vecteurs de paix et de cohésion entre les peuples.

Mondialité durable

L’enjeu de développement durable pour la ville de Marseille est considérable au regard des diasporas présentes et des initiatives des professionnels composant la mosaïque locale. Ces atouts historiques favorisent un cadre attractif aux initiatives et aux talents de demain, mais cet enjeu exige une meilleure mobilité culturelle, en particulier une facilitation des visas, et des moyens en matière de structuration de marchés.

Pour rappel, en 2023, l’industrie mondiale de la musique enregistrée a généré des revenus de 28,6 milliards de dollars avec la croissance des revenus du streaming compensant les baisses dans d’autres formats de revenus. En Europe, la deuxième plus grande région de musique enregistrée au monde (après les US), les revenus ont augmenté de 3,5 % en 2020, principalement grâce à la croissance du streaming de 20,7 %.

Au-delà des controverses que suscite l’appellation « Musique du monde », elle n’échappe pas au changement de paradigme en cours qui appelle une attention singulière pour soutenir les artistes et pour offrir aux publics les programmations favorables à la dimension cosmopolite du territoire qui est le nôtre. 


Marseille Impériale et coloniale, quelle histoire, quel héritage ? 

L’association Coudes à coudes et la mairie des 4e et 5e arrondissements invitent à échanger sur les enjeux de cette histoire ce 28 mars à l’Espace Hypérion de Marseille. Céline Regnard, historienne, anime la table-ronde associant Xavier Daumalin, historien, Daniel Garnier, co-auteur du guide colonial, Delphine Cavallo, ingénieure de recherche et Samia Chabani, notre collaboratrice.

Ancrages est l’un des partenaires de la recherche Mars Imperium menée par le laboratoire TELEMMe d’Aix-Marseille Université et rassemblant cinq unités de recherche : laBibliothèque numérique Odyssée, les Archives municipales de Marseille, la Bibliothèque municipale à vocation régionale de Marseille, l’INA-Méditerranée, les Archives de la Chambre de commerce de Marseille, le MuCEM et les Musées de Marseille.

L’association a initié les premiers parcours visant à interroger les empreintes coloniales de la ville. En interrogeant le sens des statues et des noms de rue. Il semble grand temps de décoloniser l’espace public marseillais et d’interroger les traces de l’histoire impériale et coloniale empreintes d’apologie de domination et de dépossession. A.F.