Dans le cadre des échanges de l’axe 2 « Migrations, mobilités, circulations » et des axes transversaux « Gouverner l’urbain » et « Images et sciences sociales », le laboratoire Mesopolhis et Ancrages* s’associent pour cette table-ronde qui se tiendra le 23 juin (14 h.- 16 h.) à la MMSH / Aix-en-Provence.
Animée par : Samia Chabani (Ancrages) et Marc Bernardot (Mesopolhis)
Nous proposerons une table-ronde sur la fabrique en photographie et en récit des quartiers populaires et des habitats non ordinaires (camps, « bidonvilles », délaissés urbains, cités de transit…) autour du fonds de Pierre Gallocher (1921-1996) consacré à Marseille dans les années 1970. Ancien aumônier de l’enfance inadaptée dans les années 1960, Pierre Gallocher a été un inlassable photographe des habitant.e.s de Marseille et il est auteur de plusieurs ouvrages dont « Marseille, zigzags dans le passé » en 1985, et « Marseille Trottoir, 25 siècles de prostitution » en 2001, tous deux chez Paul Tacussel éditeur.
De nombreuses actions de valorisation s’appuient sur des fonds photographiques notamment documentaires, rendant compte des conditions de vie des classes marginalisées aux Etats-Unis et en Europe notamment. Les premiers sociologues visuels étaient intéressés par une approche sociologique critique, directe et proche du terrain, basée sur une implication de longue durée, en s’inspirant de l’approche de terrain employée par les photographes documentaristes et par l’école de Chicago. Les articulations fécondes entre la sociologie et la photographie permettent une approche critique de la signification des images selon le contexte de production et de vision. L’approche réflexive, c’est-à-dire l’explicitation des procédures utilisées dans le processus de recherche et la réflexion sur le type de relation entre observateur et observé, devient ainsi essentielle dans la recherche avec et sur les images.
Le séminaire sera l’occasion de faire discuter des chercheurs, des photographes et des acteurs associatifs à partir des séries de photographies des habitants et habitats non ordinaires et des lieux de centralité immigrée de Marseille et de ses environs réalisées dans les années 1970 par Pierre Gallocher :
* En 2023, Ancrages poursuit son travail de valorisation des demandes sociales de mémoires émergentes de notre société et en particulier celles en lien avec les mutations urbaines, sociales et politiques qui affectent les classes populaires et leurs territoires. Les mémoires collectives constituent un élément de compréhension essentiel de leurs représentations des bouleversements vécus, à l’échelle individuelle, familiale et du quartier d’appartenance. À l’ère de la globalisation, les travaux récents ont mis en évidence la marginalisation des quartiers populaires, sous l’effet de politiques sans concertation efficace (rénovations, restructurations, grands projets de valorisation foncière, etc.), mais aussi la montée des actions collectives des populations pour l’intégration sociale et urbaine de ces territoires. Tout en considérant que ce projet contribue aux débats sur les quartiers populaires, nos actions antérieures de valorisation des archives d’associations, de centres sociaux et de collectifs militants ainsi que les récits collectés constituent le socle à partir duquel nous développons notre thématique 2023.
Ancrages, 3 rue Marchetti, 13002 Marseille.