Ancrages est partenaire du Forum des mondes méditerranéens qui se tiendra à Marseille les 7 et 8 février 2022, organisé par la Délégation Interministérielle à la Méditerranée, Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (DIMED). Dans le prolongement des engagements pris lors du Sommet des deux rives en 2019, le Forum rassemblera des acteurs de la société civile de toute la Méditerranée autour de solutions concrètes pour répondre à nos défis communs.
Six grandes thématiques seront à l’honneur : Environnement, biodiversité et développement durable / Inclusion et solidarités / Éducation, formation, mobilités / Emploi, innovation et entrepreneuriat / Les territoires face au changement climatique / Culture et patrimoine. C’est sur cette dernière thématique qu’Ancrages intervient.
Lundi 7 février 2022 :
Entre 14h30 et 16h – Restitution dans le cadre du Village des projets
Les Jeunes de la Fraternité Belle de Mai présentent le projet Empreintes coloniales. Une approche réflexive des lieux et monuments emblématiques de l’histoire post coloniale à Marseille à travers la pratique cartographique.
Mardi 8 février 2022 :
10h à 10h45 : Atelier « Empreintes coloniales des métropoles méditerranéennes » (salle Riou1)
Depuis sa création en 2000, l’association Ancrages s’est donnée comme perspective de valoriser et de transmettre les mémoires des migrations et de la période des (dé)colonisations à Marseille et dans sa région. Ce champ dessine pour la société actuelle un patrimoine postcolonial aux contours multiples. L’enjeu est moins d’en faire l’inventaire exhaustif que de le croiser avec des questions très contemporaines comme celle des droits culturels, ou des relations entre démocratie et participation.
Qu’elles concernent l’histoire de la (dé)colonisation ou non, les « mémoires collectives » ne sont en effet pas des constructions neutres car elles offrent régulièrement un moyen de soutenir et de légitimer l’identité ou l’action des groupes sociaux. Ces mémoires renvoient à des mises en récit, des narrations qui se trouvent activées sur un double front. Elles obéissent à l’exigence de restituer une trame rassurante par la sélection des événements du passé à retenir ou à oublier. Mais elles se plient aussi à la nécessité de produire et de préserver l’ordre social. Entendues de la sorte, elles sont « un enjeu toujours disponible, un ensemble de stratégies, un être-là qui vaut moins par ce qu’il est que par ce que l’on en fait » comme l’écrit l’historien Pierre Nora. Elles sont aussi les vecteurs de la matérialisation régulière de symboles collectifs dans les espaces urbains sous des formes architecturales et monumentales. Mais ces incarnations ne renvoient pas toujours à des symboles consensuels, et leur réception est susceptible d’évoluer au cours du temps. A cet égard, les traces de la colonisation dans les villes de Méditerranée sont de bons exemples qui renvoient autant à des héritages d’époques dont la lecture historique demeure controversée, qu’à des objets que le débat public saisit dans les enjeux du présent.
Dans le cadre du workshop « Empreintes coloniales des métropoles de Méditerranée », nous souhaitons porter notre regard sur des pratiques urbaines émergentes qui procèdent de la présence de ce type de patrimoine dans des villes de Méditerranée. A partir de trois exemples de projets menés dans les villes d’Alger, Tanger et Marseille, les débats permettront de présenter des expériences de natures différentes (recherche académique, requalification urbaine, défense du cadre de vie et pratiques culturelles). Que révèlent de tels projets du processus de patrimonialisation, mais aussi de la valeur potentiellement conflictuelle du patrimoine ? Comment s’articulent-ils aux questions de droit à la ville, de défense du cadre de vie ou plus largement à la fabrique urbaine des identités narratives ? Comment les acteurs urbains renouvellent-ils aujourd’hui leur récit respectif à l’aune de ces héritages post-coloniaux ?
Partenaires : Ancrages, Aix Marseille Université
Intervenants:
Modérateurs:
11h à 12h15 : Regards croisés sur les droits culturels en Méditerranée (salle Sormiou)
Inscrits dans l’héritage de l’ensemble des Droits humains, les droits culturels en sont indissociables et intimement liés. Leur prise en compte par les États comme les sociétés civiles s’est progressivement imposée, notamment en Méditerranée où les réseaux d’acteurs prennent pour cadre de référence, les différents textes valorisant les droits culturels et mettant en lumière leurs pratiques. En Méditerranée, carrefour stratégique d’échanges culturels, institutions patrimoniales, chercheurs, artistes et acteurs de la société civile œuvrent pour développer des partenariats et promouvoir des actions en résonance. Les Droits culturels offrent une nouvelle opportunité d’engagement en faveur de la protection (conservation), la transmission et la participation des citoyens. Dans ce cadre, il s’agit moins de déterminer précisément ce qu’est le patrimoine culturel que de poser les libertés individuelles et les droits en termes d’accès et de participation qui s’y rapportent.
Partenaires : Unesco, CoPaM, Ancrages
Intervenants:
Modératrice : Lynn Tehini, journaliste
Pour consulter le programme complet du Forum : mondesmediterraneens.org
L’entrée se fait sur inscription obligatoire : FMM 2022 (calypso-event.net)
Une programmation proposée par la Délégation Interministérielle à la Méditerranée, Ministère de l’Europe et des affaires étrangères.