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Étudier l’exil

19 mai 2015 - 23 mai 2015

Du 19 au 23 mai, l’initiative Non-lieux de l’exil (Fondation maison des sciences de l’homme – Collège d’études mondiales) organise en collaboration avec l’Université d’Aix-Marseille (CIELAM, axe Transpositions), le colloque international : Étudier l’exil

Samia Chabani, directrice d’Ancrages, interviendra notamment le vendredi 22 mai à 13h30 lors de la conférence Politiques de l’exil.

Comprendre les raisons de l’exil

Alors que le nombre des migrants dans le monde est estimé à près d’un milliard (migrants externes et internes) et que le nombre des déplacés à l’intérieur de leurs propres pays vient de dépasser celui de la Seconde guerre mondiale, ce qui entraîne de graves crises en Europe comme ailleurs, les sciences sociales et humaines se doivent de mieux comprendre ce qu’impliquent ces phénomènes sur le plan social comme sur le plan politique. Les réalités migratoires contemporaines sont complexes en raison d’une quadruple caractéristique : mobilité accrue ; extension planétaire ; diversité du sens des flux ; variété des causes (économiques, politiques, environnementales). Elles créent en conséquence des catégories migratoires extrêmement variées qu’il importe de penser ensemble, comme il importe de penser conjointement les rencontres multiples de langues et de cultures et les tensions politiques et sociales suscitées.

Études exiliques

À cette fin, il est proposé de définir un objet d’étude à nommer expérience de l’exil et un domaine de recherche à nommer études exiliques dont le présent colloque contribuera à la fondation. L’ambition de ce champ en construction est de redonner au vécu du sujet en migration toute la charge existentielle que les politiques migratoires actuelles, soucieuses de gestion efficace, tendent à oublier. Il s’agit de prolonger et d’approfondir les travaux de recherche sur la migration en orientant davantage les perspectives vers l’articulation dans l’expérience migratoire entre identité individuelle et détermination collective, culture d’origine et culture d’accueil, inscription communautaire et inscription nationale. Par ailleurs, abordé comme paradigmatique en tant que signifiant toute sortie hors d’un lieu d’appartenance, l’exil recouvre des catégories aussi diverses que le migrant, le déplacé, le réfugié, le demandeur d’asile, le clandestin, le sans-papier et met en rapport ces figures contemporaines avec celles du passé, les déplacements réels avec leurs représentations.

L’exil comme donnée essentielle des sociétés

Par sa dimension à la fois fondamentale et appliquée, ce type de recherche est susceptible d’actions et de rétroactions auprès de la société civile, favorisant une compréhension élargie des réalités migratoires. Sa visée épistémologique cherche à reconsidérer l’expérience exilique comme une dimension essentielle dans le devenir des sociétés et non comme un effet secondaire, une simple conséquence due à leur développement. Loin des clichés romantiques, étudier l’exil dans cette nouvelle définition contribue à le restituer en tant qu’horizon et héritage communs à un niveau collectif large, celui de l’ensemble des sociétés contemporaines. Étudier l’exil afin de mieux accueillir l’exilé, accueillir l’exilé afin de mieux comprendre l’exil.

Retrouvez l’ensemble du programme sur le site du Collège d’études mondiales

Ce colloque se tiendra sur deux lieux différents:

  • Du 19 au 21 mai à la Maison de la recherche à Aix-en-Provence;
  • Les 22 et 23 mai au MUCEM à Marseille.

Organisateur

Collège d’études mondiales
Téléphone
01 49 54 21 20
Voir le site Organisateur
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