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En avril 2004, le roi du Maroc Mohamed VI a mis en place une instance « Équité et Réconciliation » chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme commises sous le précédent règne.
Durant trois décennies (des années 60 aux années 80), des dizaines de milliers de dissidents et d’opposants politiques furent victimes de la répression du roi Hassan II.
Pendant 2 ans, cette instance a examiné 16 000 dossiers couvrant la période allant de l’année d’indépendance du Maroc, en 1956 jusqu’à 1999, période que les Marocains nomment « les années de plomb ». Ses investigations ont porté sur les violations graves des droits de l’Homme qui ont revêtu un caractère systématique et/ou massif, et qui ont englobé la disparition forcée, la détention arbitraire, la torture, les violences sexuelles, les atteintes au droit à la vie, du fait notamment de l’usage disproportionné de la force, et l’exil forcé.
Mohammed Tozy, politologue marocain, est l’un des meilleurs connaisseurs des questions politiques et des mouvements religieux marocains.
Professeur de sciences politiques à l’université Hassan II de Casablanca et à l’IEP d’Aix-en-Provence (France), il est aussi expert-consultant auprès d’organismes internationaux. Spécialiste du mouvement islamiste marocain, il s’est notamment fait connaître avec la publication de Monarchie et islam politique au Maroc (Presses de Sciences po, 1997) .
Fatna El Bouih, militante féministe et ex-détenue politique, est parmi les pionnières de la cause féminine au Maroc.
Condamnée en 1977 pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », elle a passé 5 ans dans les prisons marocaines durant les années de plomb. Libérée en 1982, elle publie son premier livre en 2001, Une femme nommée Rachid (Ed. Le Fennec).
Fatna El Bouih est par ailleurs membre fondateur de l’Observatoire Marocain des Prisons et du Forum Vérité et Justice