Aux origines du projet "Du bruit à la parole", nom emprunté à l'ouvrage éponyme du sociologue Michel Anselme, des interrogations : "Quels lieux fréquentes-tu dans ton quartier ? Qu'ont-ils à dire ? Que voient-ils ?". Faire parler les rues, le mobilier urbain, la ville ... Un moyen stratégique pour favoriser l'expression chez les jeunes. En tant que centre de ressources sur l'histoire et les mémoires des migrations, l'association a apporté son expertise sur l’histoire et le patrimoine du quartier du Panier et des productions littéraires, donnant aux jeunes une vision poétique de leur quartier. Le quartier du Panier, le plus vieux de Marseille, est aujourd’hui une vitrine touristique et un lieu d’explorations pour les promeneurs et les street artistes. C’est aussi un quartier populaire et vivant. L’idée de ce projet est de redonner la parole aux habitants de ce quartier, pour qu’ils se réapproprient ses rues et ses places, et qu’ils nous fassent vivre “leur panier”, loin des clichés ou des décors de carte postale. Le quartier sera à la fois, l’espace d’expression scénique et d’éloquence (place, butte, passage, belvédère et escaliers…) et l’espace d’exploration des héritages urbains, littéraires des légendes et mythes urbains.

Pour ce projet, Ancrages s'est associé au slameur Soly et l’association et studio d'enregistrement B-Vice. L’auteur a permis aux jeunes de faire parler leur quartier, leurs rues, leurs places et de mettre en écriture leurs textes avant de  les enregistrer au studio de l’association B-Vice à la Savine (13015). Pendant une semaine d’ateliers, les jeunes se sont initiés à la pratique du slam ou poésie urbaine. Le slam est une poésie déclamée sur fond musical, ou non. Art d’expression orale populaire, il se pratique généralement dans des lieux publics, sous forme de scènes ouvertes et de tournois. Les slameurs – ou poètes – déclament, lisent, scandent, chantent, jouent des textes de leur cru sur des thèmes libres ou imposés. Nouvelle forme de poésie, le slam allie écriture, oralité et expression scénique. Focalisée sur le verbe et l’expression brute, elle se caractérise notamment par une grande économie de moyens. Sur scène, ni décor ni costume. Simplement le verbe, et l’art déclamatoire. Un moyen de rendre la poésie plus vivante et de l’inscrire – ou de la réinscrire – dans le présent.