Prolongements possibles :
Effets croisés de la crise du logement et d’une croissance urbaine désordonnée, les 30 glorieuses sont marquées par l'expansion des bidonvilles aux abords des grandes villes françaises. Massivement mobilisés pour « l’effort de reconstruction du pays » et son développement économique, les travailleurs nord africains, en particulier algériens et leurs familles, sont alors touchés en premier lieu par ces formes d’habitats précaires.
Inscrits dans la continuité du mal-logement ouvrier et immigré depuis le XIXème siècle, les bidonvilles après-guerre connaissent alors un « traitement » spécifique des pouvoirs publics dans le cadre de la rénovation urbaine naissante, entre conception hygiéniste et contrôle social d’une population perçue comme dangereuse en période de décolonisation.
Le phénomène connait une résonance particulière à Marseille : camps, enclos, taudis, « campagnes » recouvrent la réalité disparate des bidonvilles correspondant à la gestion d’une population étrangère dont la présence est longtemps pensée comme « temporaire ».
C'est tout un pan de cette histoire de Marseille qu'Ancrages vous propose de redécouvrir, notamment à travers la diffusion d’archives audiovisuelles et d’extraits de documentaires.
Contact : mediation[at]ancrages.org
A travers l’image photographique, l’atelier permet de tracer des portraits de ces lieux de passage devenus des lieux de vie durables (du bidonville de la Lorette, à celui de Riaux, de Pasteur, de la Cayolle, Colgate, Peyssonnel..). A partir des années 1970, avec la campagne de résorption de bidonvilles, le mouvement hygiéniste et la destruction des camps, ces lieux au-fur-et-à-mesure s’effacent. Une histoire de relogement, d’aménagement et de rénovation urbaine commence à Marseille et reste encore ouverte.