Le collectif L’Ère Gal, le groupe Benzine et la chorégraphe Karine Ghalmi…telle était samedi soir la proposition d’Ancrages avec « Za3ma زﻋﻣﺔ Project », dans le cadre du Festival On’Air de la Friche la Belle de Mai.
Résolument festive, la référence à l’exclamation, dérivée du mot arabe « Za3rma » marque ici, l’ironie voire le cynisme et signifie « genre ». Les cultures urbaines comme les musiques d’exil(s) se distinguent par cette capacité de métissage, de réinvention et d’acculturation linguistique et musicale.
Leurs influences trouvent à Marseille une terre d’accueil privilégiée partageant avec l’histoire de la ville des empreintes multiples et des références rythmiques et lexicales plurielles. Za3ma زﻋﻣﺔ Project nous offre l’occasion de rappeler combien le creuset marseillais a favorisé le métissage des langues ainsi que des répertoires en s’affranchissant des codes ! En osant saisir les scènes et les micros pour se raconter de façon singulière.
Résolument populaires, les répertoires rap et raï programmés à l’occasion de Za3ma زﻋﻣﺔProject mobilisent aussi bien le parler marseillais que l’Arabe dialectal (darija). Ils déploient leur talent en croisant leurs références urbaines et diasporiques. Bsahtek, hess, sah, belek sont des mots que l’on retrouve dans les textes de rappeurs, slameurs et poètes urbains aux côtés d’autres interjections comme Ma foi, Fatche de, Mefi…
Enfin, le langage du corps a également été à l’honneur avec l’univers chorégraphique de Karine Ghalmi, artiste de danse contemporaine qui nous a fait voyager entre Egypte et Afrique du Nord, où le geste et le mouvement insufflent une intention spécifique et créent une identité propre.