HANGAR A3, centre de rétention d'Arenc
De 1963, date de la première utilisation du hangar A pour les "refoulements sanitaires", jusqu'en 1975, la prison d'Arenc reste dans la clandestinité la plus totale.
Porte de Chanterac
Aujourd'hui, Chanterac est la porte d'entrée des grandes norias estivales des migrants et et des corses vers le "pays d'origine". Historiquement c'est le Bassin de la Grande Joliette, où se disséminaient les hangars du port, actuels J1 à J4. L'organisation des hangars s'effectuait selon le type de marchandises accueillies et des voies de transport. En 1950, y étaient stockés les primeurs d'importation en vue de leur acheminement par camions et voies de chemin de fer.
Le silo
Les quartiers d'Arenc et de la Joliette, sont au XIXème siècle les lieux d'implantation des minoteries et des silos à blé, prémisse de l'urbanisation au Nord de la ville.
Depuis 2011, c'est une salle de spectacle, après un appel à concours lancé par le grand port maritime de Marseille pour reconvertir le bâtiment.
Les archives départementales
Depuis les quais d'Arenc, si on porte le regard au de-là du chantier de rénovation urbaine Euromed 1, apparaît le bâtiment vitré de la bibliothèque départementale G.Defferre, également site de conservation des Archives Départementales des Bouches-du-Rhône(AD 13). A la fermeture du CRA d'Arenc, ses archives ont été sauvegardées aux AD13, telles que des archives de la Préfecture et du bureau des Affaires Musulmanes ou des archive du Ministère de l'Intérieur (registres d'entrée et de sortie, parloirs et promenades, ...)
Les docks
Ouvrage de Gustave Despage sur le modèle des docks anglais, les Docks sont créés en 1856.
La Compagnie des Docks et Entrepôts de Marseille à l'origine de ce projet de construction, est alors dirigée par Paulin Talabot, figure marseillaise, également créateur de la ligne PLM (Paris-Lyon Méditerranée).
Ces anciens entrepôts de blé et de papier, d'une suite de 5 bâtiments mesurant 365 métres de long, sept étages, quatre cours représentant les saisons et 52 portes, sont finalement partiellement transformés en bureaux.
EN 1991, la SARI (promoteur) rachète les lieux, qui sont rénovés par l'architecte E. Castaldi. Aujourd'hui, une activité de bureaux et commerces y a pris place.
Place de la Joliette, l'embauche des journaliers
La place de la Joliette est un des lieux d'embauchage des journaliers au siècle dernier, souvent constitué d'une main d'oeuvre ouvrière, peu qualifiée et étrangère, telle que les dockers du port.
L'immigration italienne est progressivement "remplacée" par l'immigration algérienne, majoritairement kabyle au 20e siècle, sous l'impulsion du patronat marseillais qui voit d'un mauvais œil les mobilisations syndicales italiennes. Les conditions de travail des dockers et dans les usines sont particulièrement difficiles, souvent moins bien rémunéré qu'au niveau national.
les rails encore visible sur la place sont une des traces du patrimoine industriel.
La "Compagnie Générale Transatlantique"
Siège de la SNCM, ce bâtiment a été édifié par l'architecte Gaston Castel en 1928. Il a hébergé la Compagnie Générale Transatlantique ou aussi connue sous le nom de la "french". Cette compagnie fondée en 1855 par les frères Emile et Isaac Péreire sous le nom de Compagnie Générale Maritime est chargée par l'Etat du transport du courrier vers l'Amérique du Nord. Dès le début 20ème, elle propose des lignes vers l'Amérique centrale, la côte Pacifique mais aussi entre Marseille et Alger et des circuits touristiques en Afrique du Nord. Elle deviendra plus tard, suite à des fusions, la CMA-CGM (Compagnie Maritime d'affrètement- Compagnie générale Maritime).
Cathédrale La Major
La basilique de la Sainte-Marie Majeure, est communément appelée la "cathédrale de la Major". Elle est l'unique cathédrale en France édifiée au XIXème siècle. Bâtie entre 1852 et 1892, juste à côté de l'ancienne Major, sa construction sur le nouveau port de commerce est emblématique de la prospérité du siècle et du rapport structurant entre la ville et le port. Par l'alliance des coupoles et des clochers sur cet édifice au style romano-byzantin, on peut saisir les intentions des architectes Léon Vaudoyer, Henri Espérandieu et Henri Antoine Revoil, de symboliser un trait d'union entre l'orient et l'occident .
Imposant d'important travaux sur le port, on décida d'implanter au pied de l'édifice des entrepôts et commerces, "les Voûtes", où les navires pouvaient accoster à quai. Ces commerces attenants
abritaient notamment les peseurs-jurés, ancienne corporation professionnelle marseillaise des métiers du port.
Musée regard de Provence, une ancienne station sanitaire
Ce bâtiment construit entre 1946 et 1947 par les architectes de la reconstruction, dont Ferdinand Pouillon, est l'ancienne Direction du contrôle Sanitaire aux Frontières. Propriété de l’État, gérée par la DDASS (La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales) la station sanitaire avait pour fonction d'assurer le contrôle sanitaire des immigrés, ce qui explique la présence d'une salle de désinfection. Cette station est héritière de tradition des lazaret, de la peur du risque sanitaire et de l'épidémie, ce explique son emplacement sur le port. Abandonné durant une quarantaine d'année, le bâtiment est réinvesti en musée d'art par la fondation Regard de Provence en 2009.
Le MUCEM et la Villa Méditerrannée
"Ville cosmopolite, construite et nourrie des migrations du bassin méditerranéen", ce mythe fondateur de Marseille est aujourd'hui réaffirmé dans les espaces patrimoniaux de la ville. En fond de l'esplanade du J4, la darse de Marseille dessine l'horizon. L'ouverture en 2013 du Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée et de la Villa Méditerranée consacre cet imaginaire du "métissage". Néanmoins, Marseille "capitale de l' empire colonial" et "porte de l'orient" : cet autre héritage cohabite en toute ambiguïté dans les représentations de la ville.