Alpes-de-Haute-Provence
Département encastré et rural de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Alpes-de-Haute-Provence compte au début du XIXe une population répartie assez régulièrement sur le territoire, y compris dans les zones montagneuses où l’agriculture de montagne est bien développée. Mais dès le milieu du XIXe siècle, la population diminue en raison d’un fort exode rural. Si des migrants étrangers sont venus combler les vides laissés dans les champs par cet exode, on ne peut pas à proprement parler de « vague migratoire ». S’ils sont peu nombreux, il n’en reste pas moins que le peu d’attention portée aux étrangers des campagnes résulte de leur invisibilité et de leur «transparence ». A la différence des ouvriers fortement concentrés dans les zones urbaines, la population étrangère est disséminée, dispersée dans des exploitations agricoles.
Au XIXe, c’est la haute vallée de l’Ubaye, prolongement naturel de la vallée de la Stura italienne, qui est la plus grosse région d’émigration. Il s’agit essentiellement d’une immigration italienne saisonnière et agricole. Grande figure de la littérature, Jean Giono, Manosquin, en est issu.
Après la seconde guerre mondiale, la région accueille des populations d’Afrique du Nord, essentiellement des harkis. Dans le cadre d’une tutelle sociale spécifique, ils sont regroupés dans des hameaux forestiers, éloignés du village. Les Alpes de Haute Provence en compte quatre à Jausiers, Ongles, Saint André les Alpes et Sisteron.
- Les Migrants dans les Alpes-de-Haute-Provence, Marseille, INSEE Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1993, 22 p.
- Boetsch Gilles , Bley Daniel, Tagliaro Lucia, « Approches du phénomène migratoire : généalogies et histoire de vie des immigrés italiens de la commune de Saint-Maime (Alpes-de-Haute-Provence) », Les Cahiers de l’IREMAM, n°2, 1992, p. 81-92.
- Ebrard P., Les Mexicains de l’Ubaye (1821-1948), thèse de droit, Université Aix, 1948, 192 p.
- Pasero Pierre, La sorbière. Réfugiés piémontais et espagnols en Haute-Provence : l’exemple de Montfroc dans la vallée du Jabron de 1929 à nos jours, Forcalquier, Les Alpes de Lumières, 2005, 90
- Andrée Courtemanche, Réflexions préliminaires pour une histoire de l’immigration à Manosque à la fin du Moyen Âge in Crise démographique, vie familiale et immigration à Manosque à la fin du Moyen Âge, Provence Historique, 1999, 170 -177
- Bley Daniel , Boëtsch Gilles, Barges Anne, « L’exploitation des sources administratives pour une étude des modalités d’insertion d’une population immigrée : l’exemple des Italiens de Saint-Maime (Alpes-de- Haute-Provence) », Les Cahiers de l’IREMAM, n°2, 1992, p. 111-122.
- Bouamama Saïd, Jeunes Manosquins issus de l’immigration algérienne : héritiers involontaires de la guerre d’Algérie, Manosque, Éditions du CREOPS, 2003, 153 p.
- Nourdine Hocine, Les Harkis à Manosque : histoire d’une installation 1954-2000, mémoire de maîtrise
- Corriol Magali, Les réfugiés serbes pendant la Première Guerre mondiale dans les Basses-Alpes, mémoire de maîtrise d’histoire contemporaine, Université Aix-Marseille, 1993
- Jean Jacques Jordi « Ongles : lieu de mémoire et espace de citoyenneté » in Abdherahmen Moumen, 1962-1971.
- Ils arrivent demain ! Ongles, village d’accueil des familles d’anciens supplétifs 1962-1971, Mairie d’Ongles et Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2008, 80p.
- Veauvy Christiane, « Immigration/émigration dans les campagnes provençales. Conditions de l’expression collective des salariés agricoles », Peuples méditerranéens, nos 31-32, avril-septembre 1985, p. 151-168.
- Ligier Odile, Evolution culturelle et sociale des adolescents marocains arrivés dans le département des Alpes de Haute Provence entre 1990 et 1994 dans le cadre d’un regroupement familial, mémoire, Université d’Aix-Marseille, 1996, 88 p.