Livre collectif, coordonné par Hélène Hatzfeld
Paris, Atelier Henry Dougier, 2015. 153 pages, 12 €
Ce livre, écrit à plusieurs mains, fait entendre plusieurs voix. Ce qui les rassemble, c’est la façon dont elles interpellent les évidences, en questionnent les démarches. Ce livre traque le patrimoine là où il n’est pas, pas encore, ou ignoré, méprisé, celui qui ne répond pas aux canons qui le désignent habituellement. Il révèle ce qui peut faire patrimoine si on prend d’autres repères. Récits, témoignages, échos de recherches, photos et commentaires décalés sont significatifs des formes émergentes de patrimonialisation. Ils déplacent ce qui fait patrimoine, des choses vers les hommes, vers les usages qu’ils font de l’histoire, de la mémoire et du territoire. Ils posent la question de ce qui compte, de ce qui a le droit d’être dans les vitrines des musées, d’être archivé, conservé, ou oublié, détruit, considéré comme « sans importance » … ou pas !
Ce livre bouscule les idées reçues sur l’interculturel, souvent enfermé dans les questions d’immigration. L’interculturel est ici ce qui inspire des pratiques de questionnement et de décalages. Dans ces éclats de voix, se révèle la force de l’interaction entre associations, chercheurs et institutions, et s’expérimentent de nouvelles formes de recherche.
Manifeste interculturel par les mises en perspective qu’il propose, ce livre dessine les contours du monde que nous choisissons de transmettre pour l’habiter autrement.
Retrouvez notamment dans cet ouvrage un article intitulé Les devenirs patrimoniaux du centre de rétention d’Arenc et de la prison de Montluc, par Alain Battegay, Samia Chabani, directrice d’Ancrages et Marie-Thérèse Têtu.
Hélène Hatzfeld, chercheur en sciences politiques, est chargée de mission au ministère de la culture où elle a lancé des programmes de recherches interculturels. Elle a initié le réseau « Institutions patrimoniales et pratiques interculturelles » et développé l’expérimentation de recherches associant des professionnels d’institutions, des chercheurs et des membres d’associations.