Exposition Abdelmalek Sayad« ] 07-21 février, Ancrages, Marseille
Du 07 au 21 février 2013 Ancrages vous propose de découvrir dans ses locaux l’exposition « Ici, là bas. La sociologie de l’émigration – immigration ». En partenariat avec l’Association de Prévention du Site de la Villette (APSV), auteure de l’exposition, nous proposons d’ouvrir le débat sur les questions de transmission, d’appropriation et de référence à la pensée d’Abdelmalek SAYAD.
Le vernissage aura lieu le jeudi 07 février 2013 à 18h30. A 19h Table-ronde sur « Apports et actualités de la pensée d’Abdelmalek SAYAD » avec Saïd BELGUIDOUM, sociologue, maître de conférences à l’Université d’Aix-Marseille Université, Yves JAMMET, coordinateur formation à l’association de prévention du site de la Villette et Samia CHABANI, déléguée générale de l’association Ancrages.
Les enjeux de la pensée d’Abdelmalek SAYAD
Comment la sociologie participe-t-elle à valoriser les différents apports des immigrés à la Nation ? Quel traitement permet-elle en complément des mises en perspectives historiques et de l’approche géographiques ? Quelles ont été les apports de cette sociologie et comment intégrer davantage ces apports pour produire les contre feux du discours médiatique et politique sur les migrations ?
Quelques pistes pour révéler au grand public les enjeux de la pensée d’Abdelmalek SAYAD, au moment où les migrations internationales sont présentées comme un enjeu majeur out en donnant lieu à de nombreuses controverses.
Pour Ancrages, il s’agit de défendre des approches qui intègrent une mise en réflexion des demandes sociales de mémoire, à quel moment émergent-elles, sous quelles formes, commet les co fabriquer, les mettre en partage ici et là-bas.
« Les sociétés d’accueil et d’origine devraient avoir à cœur toutes les deux, d’intégrer à leur propre histoire, la part qui leur revient respectivement dans la relation qui les lie l’une à l’autre et d’accepter cette part d’histoire, en toute connaissance de cause, sans aucun complexe, ni sentiment de honte ou de culpabilité. », Abdelmalek SAYAD (1933-1998), sociologue.
Pour toute réservation merci de vous adresser par mail à communication@ancrages.org avant le 1er février 2013.
Comment venir à Ancrages : clic ici.
Excellent et judicieuse idée que ressortir du tiroir ce bon vieux concept d’émigration-immigration que Sayad a avancé pour la première fois en sociologie, et dès 1985, si je me souviens bien. Globalement ce concept n’a pas eu, en son temps, le succès qu’il aurait mérité, et la majorité des sociologues comme des historiens de l’immigration n’ont pas vraiment étaient capables d’en percevoir le grand intérêt. Personnellement j’avais trouvé ce concept extrêmement judicieux et, bien qu’il ait été créé dans le champ de la sociologie, j’ai toujours pensé qu’il pouvait être plus aisément opératoire dans le champ de la psychologie, et plus précisément dans celui de la psychologie interculturelle. En 1994, je me souviens avoir proposé sur ce sujet un article à la Revue Européenne des Migrations Internationales qui l‘a rejeté au motif d’arguments qui montraient de la part des « experts » un refus d’accepter les faits, pourtant innombrables, qui plaident en faveur de l’existence d’une culture de l’émigration-immigration propre aux émigrés-immigrés. J’avais intitulé cet article « Culture de l’émigration-immigration et survie psychique de l’immigré : une proposition d’interprétation psychosociologique » mais l’heure n’était pas venue non plus, pour cette revue, d’accepter l’idée d’articuler faits psychiques et faits sociaux…
Plus tard, j’ai trouvé un interlocuteur qui, lui, a bien compris l’intérêt de mon approche, le regretté Philippe Dewitte, alors rédacteur en chef de la revue Hommes & Migrations, dans laquelle j’ai publié sur la question, et également dans l’ouvrage «Immigration et Intégration, l’état des savoirs » qu’il a coordonné en 1999 pour les Editions de la Découverte. Enfin, petite anecdote tout à fait instructive pour comprendre ce refus quasi-général d’accepter et d’exploiter le concept d’émigration-immigration de Sayad : chaque fois que j’ai fait un exposé tournant autour de cette problématique dans un colloque, les chercheurs d’origine française-européenne manifestaient plutôt leur hostilité, les seuls manifestant leur accord (souvent enthousiaste) avec mon analyse étant des chercheurs d’origine immigrée.
Je viendrai donc avec beaucoup d’intérêt voir votre exposition et, sauf imprévu, écouter votre table ronde. D’avance, s’il vous en venait l’idée, veuillez ne pas faire appel à moi pour quelque collaboration institutionnelle, je suis à la retraite et j’entends le rester pour me consacrer à de nouveaux intérêts que ceux qui furent les miens dans le passé, en tant qu’universitaire.
Bien cordialement
A.M.